Everybody knows

The Young Gods

par Oli le 02/01/2011

Note: 9.5    
Morceaux qui Tuent
Miles away


En revenant aux bases du rock avec "Knock on wood" (2009), The Young Gods nous donnaient plusieurs choix pour leur retour en studio. Soit rester dans cet esprit rock et continuer de taper sur du bois et de propager une chaleur simple, soit replonger avec envie dans les machines qu'ils avaient délaissées. Ces dernières étant quasi toute leur vie musicale, elles ont été le centre d'attention et de composition du trio suisse. Le résultat est, comme d'habitude, absolument fantastique. Distribuez des sons, des samples, des boucles à qui vous voulez, personne n'arrivera à en faire d'aussi jolies compositions que les Young Gods !

Chaque titre de "Everybody knows" bénéficie d'une finition extraordinaire, chaque seconde est réfléchie. Quand on obtient de telles mélodies envoutantes et rock avec autant d'électronique, on peut parler de maîtrise totale de son art, de perfection, de moments de grâce. L'univers électronico-pop-rock-indus est toujours aussi doux malgré le peu d'instruments "basiques" (la guitare est absente de certains titres, complètement remplacée par des sons samplo-bidouillés). L'aspect froid et clinique des machines est envoyé aux oubliettes par la voix et les mélodies de Franz, charmeur et ensorceleur sur la plupart des titres. Seuls "No land's man" et "Tenter le grillage" sont plus agressifs, torturés et chargés d'effets distordants. L'album est plutôt lent, ce qui donne davantage de relief et de mordant aux petites accélérations telle celle du magnifique "Miles away", dont la transition entre l'acoustique et l'électronique se fait tout en douceur, un véritable travail d'orfèvre...
Tout est parfait jusque l'artwork renversant de cette vue sur Central Park, oasis de nature dans un océan de béton. C'est le poumon de Manhattan, le bois au milieu des machines, analogie non numérique à la musique des Young Gods ? Assurément.




THE YOUNG GODS Miles away (Clip 2010)