Hoodoo

Tony Joe White

par Francois Branchon le 07/01/2014

Note: 7.5    

By Jove, Tony Joe White a 70 ans ! Il les fête avec "Hoodoo", un nouvel album annoncé comme le dernier, le der des der.

Bien évidemment, il ne change rien : un mélange éprouvé de guitares, claviers, basse et harmonica, touillés pour servir un blues swamp qui fera mousser les bières dans les choppes, onduler les croupes sur les planchers et saliver dans les restaus clandestins des marais. Et que le patriarche Tony Joe, assis en bout de table, cause d'ouragans, d'enfants perdus, de boulots d'esclaves ou de promeneurs errant dans les cimetières ne change rien non plus, le rythme est immuable et le son prégnant.

Mais serait-on blasé ou ce "Hoodoo" - qui reste un des beaux albums blues de l'année - manquerait-il de souffle ? Si certains titres arrivent à presque surprendre ("Alligator Mississippi"), certains autres, malgré leur beauté, ne sont que des photocopies ("The gift", "The flood"), et on se demande surtout pourquoi ils ne vrillent pas autant que ça le bas de l'échine et ne propagent pas plus de frissons... Comme si, attablés à cette table de la gargote, on ne nous montrait que les photos des plats, sans nous les servir.