The beginning

Tony Joe White

par Francois Branchon le 22/02/2002

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Ice cream man
Clovis Green
Going back to bed


Je me suis endormi à l'écoute de cet album de Tony Joe White...

... et c'était magique, la plus douce envolée vers les limbes depuis longtemps. A la course au titre de roi de la sieste, JJ Cale avait toujours eu une longueur d'avance, un art consommé de la mise en veilleuse béate, mais le voici salement concurrencé sur sa gauche par un Tony Joe de retour sinon aux sources - les a-t-il jamais quittées - du moins au cadre idyllique et fondateur de sa musique, une maison de bois au bord du bayou, une guitare acoustique, un rocking chair, un harmonica et des boots (en serpent ou en lézard, selon les jours...) pour marquer le rythme sur le plancher.

Ainsi épurée et murmurée, sa musique peut remonter jusqu'au suc de son swamp louisianais, ce blues qui irrigue ses souterrains, et Tony Joe, tout-seul-à-la-guitare-acoustique-que-je-peux-pas-tricher, complice et paisible, l'illumine tranquillement. Il dit avoir pensé à cet album depuis des lustres, on y sent la maturation lente, la recherche de la substantifique moelle, l'évidence. En homme chaleureux il sait y mettre les formes, et de "Ice cream man" à "Clovis Green", de "Going back to bed" à "Who you gonna hoo-doo now", Tony Joe White tend ses fils de soie autour du rocking chair...

ps : la maison de disques devrait apposer un sticker sur cet album, un beau rocking chair par exemple. Et dans la foulée généraliser la pratique, un rocking chair pour Tony Joe, une perfusion pour Mick Jagger, des boules Quiès pour Jean-Louis Aubert, un spermatozoide pour Sade, une cuvette de chiottes pour...