The undying darkness

Caliban

par Oli le 05/06/2006

Note: 7.0    

La mutation de Caliban en fleuron européen du métalcore ayant plutôt réussi, les Teutons enfoncent le clou avec "The undying darkness", si pour le son de l'opus l'équipe studio est restée la même que pour l'album précédent (Anders Friden / Andy Sneap), le groupe s'est fait plaisir en invitant des potes issus de différents groupes (Zero Mentality, Black Friday 29, MachineMade God, Gel) pour assurer les back vocals sur deux titres ("It's our burden to bleed", "No more 2nd chances"), a débauché Mille Petrozza de Kreator pour faire exploser "Moment of clarity" et s'est permis de reprendre "Army of me" de Björk avec en renfort Tanja Keilen (Sister Love). Voilà pour les présentations et ce qu'il y a de vraiment frais dans ce nouvel opus de Caliban. Et sous des (beaux) airs de beaux ténébreux atteints par les aléas de la vie (lire les paroles de "Nothing is forever", "Sick of running away", "Room of nowhere"...) le groupe n'en garde pas moins le sens de l'humour, le titre de l'album, "The undying darkness", étant un poil auto-parodique.

Mais nos voisins ne sont pas là pour faire passer un message, juste pour faire headbanger et reprendre en chœur leurs refrains percutants. Pour cela, rien de tel que des rythmiques plombées, des riffs tendus, des zébrures dans les aigus ("I refuse to keep on living"), un chant souvent sourd pour mieux prendre la lumière. Si la profusion de guests sur "No more 2nd chances" est anecdotique, la fin de l'album l'est nettement moins avec "Moment of clarity" et "Army of me". Le premier est burné au possible, ultra speed, on n'invite pas un membre de Kreator pour une balade, le résultat est assez intéressant mais ce n'est pas aussi bluffant que le "Army of me" qui suit. Les Caliban ne se sont pas contentés de reprendre sagement l'hymne de Björk, ils l'ont complètement transformé et s'il n'y avait pas la douce voix de Tanja Keilen (et les textes), il n'aurait pas été évident de reconnaître l'origine du titre, même sans la donzelle, il y a fort à parier que le combo joue le titre sur scène tant la version est proche de leur style. Fatalement, les fans de reprises léchées qui ne changent presque rien à l'original, crieront au scandale, ceux qui, comme moi, préfèrent que les groupes cannibalisent les titres seront aux anges.