Those who are about to die salute you

Colosseum

par Francois Branchon le 08/08/2017

Note: 5.0    

Au plus loin des souvenirs, Colosseum fut le premier groupe anglais à proposer, dès la fin 1968, une musique que l'on allait qualifier plus tard de jazz fusion, pendant européen d'un mouvement esquissé aux États-Unis par Blood, Sweat & Tears et Chicago Transit Authority.
Mais les découvrir devait cependant plus aux circonstances qu'à la quête musicale : deux des membres fondateurs de ce Colosseum - le batteur Jon Hiseman et le saxophoniste Dick Eckstall-Smith - venaient en effet des Bluesbreakers de John Mayall, où en compagnie du Maître et de Mick Taylor, ils venaient de commettre "Bare wires", un des plus beaux disques de rock blues de l'année 68 - avec l'une de ses plus belles pochettes.                                           

Les apparences pouvaient encore tromper à l'entame des morceaux : "Walking in the park" le premier et "Backwater blues" n'étaient pas si loin de Mayall, l'exotique "Mandarin" et son inattendu solo de basse rappellait les excellents East of Eden, "Beware the ides of march" (aux sonorités Procol Harum un peu trop appuyées) respectaient l'ambiance Bluesbreakers de blues habité, mais très vite un mal semblait ronger ces garçons : rendre l'instrument exubérant, débordant, pour semble-t-il compliquer les choses à tout prix, comme si la qualité se mesurait aux prouesses techniques. Le pompon revenant au batteur pourtant excellent Jon Hiseman, incapable de rester simple, passant l'album entier (à l'exception de "Backwater blues") à décomposer toutes ses rythmiques, imposant une présence assommante. On comprend que le groupe se soit plus tard renommé Jon Hiseman's Colosseum !

Il est une chose de s'habituer à ce rock jazzy, construit, enchevêtré et énergique, mais une autre d'y trouver autre chose que raideur et finalement froideur, par manque d'âme tout simplement.








COLOSSEUM Those about to die (Audio seul)