Best of Bowie (Dvd)

David Bowie

par Francois Branchon le 08/12/2002

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Fashion
Ashes to ashes
Blue Jean


Voilà une parution autrement plus excitante que son cousin sur support Cd. Bowie fut au tout début des années quatre-vingt un des pionniers du clip de luxe, avec notamment le très sophistiqué "Ashes to ashes", remarqué comme une œuvre en soi, illuminant le monde télévisuel tout juste libéré (l'explosion du rock à la télé française date de l'arrivée de Mitterrand en 1981). Les groupes anglais d'alors ne se privèrent d'ailleurs pas des délires les plus extravagants (Spandau Ballet en cottes de maille dans une église pour "Cut a long story short", Adam & The Ants et ses agapes pantagruéliques pour "Stand and deliver"...).

Mais cette compilation remonte à 1972, avant l'avènement du clip et offre le privilège de faire revivre les passages de Bowie à la télévision anglaise, d'abord dans l'émission "Old grey whistle test", programme de soirée laboratoire underground et rock, puis à "Top of the Pops", l'émission quotidienne de 19h de la BBC (bienheureux Anglais !). "Oh you pretty things", "Queen bitch" et "Five years" ouvrent donc le bal, enregistrés en février 1972. L'émission est en play-back orchestre, seul le chant est live. Le groupe est glam mais encore relativement discret. Avec "Starman" en revanche et le passage consécration à Top of the Pops, Bowie et les boys se lâchent, en font des tonnes dans le glamour kitsch et androgyne, Mick Ronson vieille blondasse comme jamais. Les titres suivant ("John i'm only dancing", "The Jean Genie", "Space oddity", "Life on Mars") montrent les prémices des clips, Bowie (mal) filmé seul en play back, le plus souvent en gros plan. "Ziggy Stardust" provient du film de D.A. Pennebaker tourné à l'Hammersmith Odeon en 1973 (diffusé par TF1 en 1981, si si !), Bowie alors en plein trip grande folle maharadjienne. "Rebel rebel" pour la Tv hollandaise est limite parodique, look pirate fashion et minaudeur comme jamais, mais le morceau percute toujours autant. "Young americans" marque la rupture. Pour le show de Dick Cavett sur la NBC en 1974, Bowie s'est débarrassé de ses accoutrements de pacotille, un groupe l'accompagne et tout est live, il est convaincant malgré la version un peu chaotique. "Heroes", jamais vu jusqu'ici est bien décevant, play-back mal foutu et bâclé, avec une tête de désespéré en manque de tout, alors qu'on aurait pu trouver une belle version de scène (la tournée "Heroes" était tellement magnifique, encadrée de ses néons blancs !).

Les vidéos visuellement intéressantes apparaissent vers 1979 avec les réalisations de David Mallet ("Boys keep swinging", "Look back in anger", le fantastique "Ashes to ashes", "Fashion", "Wild is the wind"). Mallet poursuivra sa collaboration, mais à partir de 1983, la musique se met à flancher sérieusement avec le pitoyable "Let's dance" et, à part le thème du film "Cat people" (Bowie en simili Springsteen filmé par Mallet sur scène à Vancouver) et "Blue Jean" (œuvre étrange et belle du cinéaste Julian Temple), la suite de la carrière de Bowie, homme d'affaire-banquier-producteur-musicien ne m'a jamais vraiment intéressé. Aux passionnés de découvrir donc tout seuls les 24 autres clips de cette double compilation, malheureusement techniquement assez pauvre (pas de ralenti ni d'arrêt sur image possibles, on ne sait pas quel morceau est en cours) mais riche d'images inconnues à nos yeux des petits Français.