Live at the Isle of Wight Festival 1970 (Cd)

The Moody Blues

par Francois Branchon le 03/05/2009

Note: 7.5    

En 1970, les Moody Blues vivent leur deuxième vie depuis 3 ans et affichent déjà 5 albums au compteur depuis que "Nights in white satin" a pénétré en 1967 tous les foyers planétaires et des environs, infléchissant notablement à la hausse la courbe des naissances (jusque chez les Inuits et les guerriers Kha parait-il).

Les Moodies étaient donc prolixes, mais malgré ce rythme frénétique d'un album tous les huit mois (un rythme à la Doors, mais encore très loin d'un Fela et ses huit disques par an), ils n'ont jamais perdu leur cachet, ni leur "son" de groupe pop-étalon du Mellotron, ni surtout leur talent de pondre de très belles chansons (même si le ratio déclinait au fil des sorties, d'un "In search of the lost chord" beau de bout en bout à quelques seuls bons moments sur "A question of balance" qui vient de sortir au moment de Wight 70).

Un faisceau de qualités qui leur aura évité de sombrer dans l'anonymat promis aux groupes qui démarrent avec un succès si énorme qu'il les dépasse et les engloutit (l'Histoire regorge de ces "one-hit wonders", parlez-en à Procol Harum, noyé dans la prétention après son "Whiter shade of pale"). Les Moody Blues surent même se ménager une image suffisamment "rock" (réminiscences de leur première vie) et balançaient de façon plutôt "nerveuse" et dépouillée sur scène les morceaux très produits des albums. C'est à ce titre, qu'ils ont partagé les affiches des grands festivals rock de la fin des 60's.

Ainsi ce passage à l'édition 1970 de celui de l'Île de Wight, programmés le dernier soir en compagnie de Jethro Tull, Jimi Hendrix, Joan Baez, Leonard Cohen et Richie Havens, (Les Doors, bougons et jouant dans le noir - Morrison interdisant les projos, avaient clôturé l'affiche du samedi). Leur set est sans surprise et ressemble en quatorze morceaux au meilleur des cinq albums, emmené par Justin Hayward, sa voix et ses Gibson (12 cordes acoustique ou 335 électrique) : "Question", "Tortoise and the hare", "Minstrel's song" et "Melancholy man" (Lp 5 "A question of balance"), le seul "Gypsy" de "To our children children children"...(on aurait aimé le si beau "Candle of life"), "The dream", "Are you sitting comfortably", "Have you heard" et "Never comes the day" (du Lp 3 "On the threshold of a dream"), les seuls (hélas) "Ride my see-saw" (en final chanté faux) et "Legend of a mind", l'hommage à Timothy Leary issus du deuxième Lp "In search of the lost chord", et enfin (extraits du Lp 1 "Days of future passed") : "Sunset", l'éternellement beau "Tuesday afternoon" et "Nights in white satin", qui entendu aujourd'hui, sera à jamais associé pour nous Français au dernier rappel, en solitaire, de Bashung sur scène nous criant "And i love you"...

(Existe aussi en DVD)


MOODY BLUES Tuesday afternoon (Isle of Wight Festival 1970)



MOODY BLUES Night in white satin (Isle of Wight Festival 1970)