Bilingual (+ Further listenings 1995-1996)

The Pet Shop Boys

par Rodrigue Ducourant le 11/03/2002

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
Single
Red letter day


Le chef d'oeuvre manqué. Pourtant Chris Lowe n'a jamais été aussi intuitif sur le proche futur musical, mais le coeur n'y est pas vraiment pour le duo. Des percus brésiliennes dans une électronique savante, mais trop lente, donne une joie dérangeante dans les glaçants "Discoteca" et "Single". Un choeur en plastique Morriconesque introduit le merveilleux "A red letter day", comme un soleil malheureusement isolé du reste. Auparavant un "Se a vida é" gentil mais sans plus, veut laisser croire qu'on peut se la jouer Ibiza à Monoprix. "Up against night" fait un écho déformé et irritable des disco balls de "Very" le précédent album. "The survivors" ne cache pas le syndrome de Lazarre ambient, et le malaise d'être encore en vie quand il a tant plu d'hommes inertes au cours des derniers mois (on est fin 1995, à l'arrivée des premières trithérapies). Les Pets Shop Boys dansent sans vraiment être là, posent les clichés sans même les pervertir (la guitare caricaturale estampillée Ibiza de "To step aside", le refrain con-con limite tube de l'été TF1 de "Se a vida é"). L'album se termine sur une joie forcée de cliché disco, "Saturday night forever", préfiguration de la prochaine cata. Dommage, car jamais le nom d'un album n'aura été mieux trouvé pour qualifier les textes de Neil Tennant, mais visiblement, les Pet Shop Boys semblent égarés sur une plage au mille trésors, sans en voir aucun. Le corps ici, mais l'esprit ailleurs.