Latest writs, greatest hits

The Pretty Things

par Francois Branchon le 01/03/2000

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
£sd
Rosalyn
Defecting grey
Old man going


En 1965, nos parents gaullistes étaient effrayés par les longs cheveux (!) des Beatles et il était impératif de planquer les photos des Rolling Stones sous peine de se voir confisquer sa collection de disques ! Alors quand apparurent les Pretty Things, le spectre de l'envoi au pensionnat en cas de découverte devint une menace très sérieuse. Car question dégaine, il assurait le groupe de Phil May ! L'unique magazine français Salut Les Copains, au cours d'un reportage à Londres sur le rock anglais, les avait présentés dans les docks de Londres affublés d'un définitif "gang pouilleux de ruelles malfamées" conclu par "Changerez-vous de trottoir si vous les croisez un jour ?".

Nourris de blues et de rhythm and blues comme les Rolling Stones à leurs débuts, emmenés par un Phil May qu'a dû adorer Robert Plant, les Pretty Things sont toujours restés fidèles à cette intégrité musicale. L'ambiance acide de la fin des sixties ne les a évidemment pas épargnés mais pas détruits non plus. En 1967, elle leur permet de clamer à visage découvert le terroriste "Lsd" et le flower-pop "Defecting grey". En 1968-69 ils s'aventurent dans des constructions progressivo-psychédéliques qui donnent "SF sorrow" et "Parachute", deux concept albums excellents reconnus a posteriori (le premier étant l'influence majeure du "Tommy" des Who). Cette parenthèse fermée, les Jolies Choses sont revenues à leurs amours, un rock-blues qui sait se tenir, quelquefois enragé et bien crade, et ils lui sont toujours fidèles, le récent album "Rage before beauty", en chronique le mois prochain est là pour le prouver. Cette compilation bienvenue a l'avantage de couvrir leurs trois périodes, les débuts, le virage acide et le retour à l'orthodoxie. Du rentre dedans "Come see me" à "Don't bring me down", de "Defecting grey" et "Talking about good times" qui ne dépareraient pas le premier Pink Floyd à "Lsd", de "Midnight to six man" au possédé "Rosalyn", du brut, élaboré et explosé "Old man going" à l'étrange "Cries from the midnight circus" (deux inspirateurs de Led Zeppelin ?), "Latest writs", le greatest hits des Pretty Things, est le testament sans prix d'un des plus grands (et les plus sous-estimés) groupes anglais.


Regardez trois morceaux, pour l'émission suédoise Popside en 1966 :
PRETTY THINGS Can't stand the pain, LSD et Come see me (Popside 1966)