Hey ho let's go (anthology)

The Ramones

par Francois Branchon le 22/09/1999

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Needles and pins
I'm affected
Danny says


Elevés musicalement au Merces Arts Center de New York au début des années soixante-dix, joyeux club alternatif où se produisaient les New York Dolls, quatre gamins du Queens, faux frères Dalton en uniforme de teenagers de banlieue (t-shirts usagés, perfectos, jeans troués aux genoux), stimulés par la vague punk, forment les Ramones. Cela tombait bien, car en 1976, Hilly Kristal souhaitait booster son vieux club de country & western du Bowery. Profitant de la fermeture du Merces, il l'ouvre à la nouvelle vague et le rebaptise CBGB. Les Ramones sont un des premiers à occuper sa scène. Prenez du rock'n'roll, ôtez tout jusqu'au point où vous ne pouvez plus rien soustraire : vous avez les Ramones ! L'évolution du groupe fut manifeste : les deux premiers albums, "Ramones" et "Leave home" sont deux blocs de glace, monolithes lourds. Le troisième "Rocket to Russia" s'ouvre à la décontraction, à l'énergie mieux diffusée et aux mélodies plus affirmées, comme une concession à la "new wave" d'alors (Talking Heads, Television, Patti Smith..). Cette évolution ne cessera pas. "Needles and pins" de Sonny Bono et Jack Nitzsche, single tiré de "Road to ruin" en 1978 verra l'introduction de guitares acoustiques et lors de leur sixième album "End of the century", ils seront "transformés" par Phil Spector et ses arrangements. La réalité des Ramones se devait d'être vécue en concert : Joey Ramone au centre, en pantin Averell accroché au micro, Dee Dee Ramone et Johnny Ramone en pendants comme les pressoirs d'un livre et Tommy Ramone dissimulé derrière ses caisses. Des concerts qui tenaient plus de l'exploit physique que de la virtuosité instrumentale, soixante minutes à une vitesse hallucinante, bombardement de décibels sans faiblesse, sans autres poses entre les morceaux que les fameux "one two three four" de Dee Dee le bassiste. Mais réécouter les Ramones aujourd'hui impose de revoir ses fiches : considérés alors comme les pendants américains des punks anglais, et vraiment "vécus" comme tels (surtout en concert), il est évident qu'ils en sont loin. Ils n'en ont pas l'énergie cracheuse et désordonnée, particulièrement au niveau du chant, terriblement fluet de Joey. Quant aux compositions, elles relèvent plus du format "rock 60's garage" dont "California sun" serait l'archétype. Mais il reste une rythmique guitare-basse-batterie qui impressionne toujours par sa fluidité et la finesse de sa distorsion. Cette anthologie de 58 titres (qui n'est pas une intégrale comme le laisse supposer le sticker) couvre leurs quatorze albums, les neuf premiers en particulier. Le double Cd est accompagné d'un livret-livre extrêmement fourni et soigné.