Still got that hunger

The Zombies

par Jérôme Florio le 20/11/2015

Note: 7.0    
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Auteurs en 1968 d'un classique mineur de la pop psychédélique ("Odessey & Oracle"), les Zombies sont de retour (!) en bonne et due forme après un galop d'essai en 2011 ("Breathe out, breathe in"). A l'écoute de ce "Still got that hunger", les Zombies sont plus vivants que morts.

La bluesy "Moving on" montre que l'on n'a pas affaire aux Zombies des années 60. Premier constat, qui prime sur un emballage légèrement lourdaud (solo de guitare compris) : Rod Argent n'a pas d'arthrose dans les doigts et se balade sur son piano, et Colin Blunstone est en voix (un vibrato épaissi, l'âge venant, à tel point qu'il pourrait remplacer Bruce Dickinson dans Iron Maiden !).
A l'inverse des Rolling Stones par exemple, les Zombies ne donnent pas l'impression de se forcer pour pondre un (bon) disque, tout semble beaucoup plus naturel et repose massivement sur l'association Argent/Blunstone. Une relation au long cours, émaillée de retrouvailles et de tournées communes à deux. "Still got that hunger" penche cependant du côté de Rod Argent, qui a la carrière post-Zombies la plus fournie (notamment le groupe Argent, de multiples collaborations et d'expériences de production, de composition pour des formats divers).

Si l'on excepte quelques titres dispensables (la déclaration d'amour baveuse à "New York" ; "Never get over you" solide à défaut d'être mémorable ; leur propre reprise de "I want you back again", 1965, inutile), le gros des troupes est plus qu'honorable. Les chœurs et la mélodie de "Edge of the rainbow", toujours sur un bon vieux fond de sauce blues, n'auraient pas été reniés par Freddie Mercury et Queen à leur stade le plus opératique. "Maybe tomorrow" rappelle le passé d'orfèvres pop des Zombies avec sa construction acrobatique, notamment vocalement. Même "And we were young again", plutôt banale, est sauvée par de discrets et fondants choeurs doo-wop.  "Little one", piano-voix, montre que le talent mélodique est toujours là, sans artifices. "Beyond the borderline" finit sur une belle note, le groupe surfant à l'unisson sur une vague de nostalgie poignante.



ZOMBIES "Edge of the rainbow" (Live 2015)



ZOMBIES Beyond the borderline (Audio seul)