The healing game (Deluxe edition)

Van Morrison

par Francois Branchon le 28/06/2019

Note: 8.5    

"The healing game" qui parait en 1997 est un retour aux albums les plus personnels de la (très) longue carrière de Van Morrison après une période assez longue de productions assez anodines, presque grand public et sans relief. Morrison effectue ici un retour dense et profond vers ces contrées de jazz et de rhythm & blues de ses débuts, quand il publiait les uns à la suite des autres des albums parfaits de la première à la dernière note, "Astral weeks" (1968), "Moondance" et "His band and the street choir" (1970), "Tupelo honey" (1971), "St Dominic's preview" (1972).

Pour ce retour, Van l'Irlandais se donne les moyens, forme un nouveau groupe d'une vingtaine de pointures autour de deux repères, Pee Wee Ellis (ancien saxophoniste de James Brown) aux cuivres et aux arrangements et Georgie Fame (l'ex claviers des Animals devenu chanteur et pianiste jazz) aux vocaux et à l'orgue Hammond.

Comme chaque grand Morrison, "The healing game" est une aventure qui enveloppe puis happe, des morceaux intimistes au départ, piano et contrebasse tout en suggestions, une voix qui frôle, suave et éraillée, puis qui à l'unisson de tous les instruments va monter, grossir, pour gronder et éructer, cracher son âme, et laisser place à des solos aériens gavés de spiritualité ("Sometimes we cry").

Cette réédition a la particularité d'offrir le nombre conséquent de vingt bonus (pour dix sur l'album originel) ainsi qu'un concert à Montreux pour la promo de l'album en juillet 1997. Ces bonus, issus des mêmes sessions d'enregistrement, donc aussi bien arrangés et produits, permettent d'entendre des reprises ("Mule skinner blues" de Jimmie Rodgers, "A kiss to build a dream on" (d'Armstrong), mais surtout des collaborations avec des amis de passage, Lonnie Donegan, l'ami des débuts (autre version joyeusement rockabilly de "Mule skinner blues"), John Lee Hooker pour deux grands moments, le mémorable de subtilité "Don't look back" (que l'on retrouvera sur l'album de Hooker du même nom) et une version à deux de "The healing game", et puis le plus inattendu Carl Perkins, avec qui Van tape le rock&roll sur deux morceaux de ses morceaux, "Boppin' the blues" et "Matchbox", un écrit ensemble, "My angel" et deux reprises, "Sittin' on top of the world" et "All by myself" de Fats Domino.

Cette réédition de "The healing game" coche toutes les cases de ce qu'une réédition se doit d'être : un album original en soi hors-normes, une production des plus soignées et des bonus riches en morceaux apportant réellement un plus. Et un concert de Van the Man en cerise sur le gâteau. P { margin-bottom: 0.21cm; }




VAN MORRISON & JOHN LEE HOOKER Don't look back (Clip officiel 1997)


VAN MORRISON Sometimes we cry (Audio seul 1997)