Tous les garçons et les filles

Françoise Hardy

par Michel Pecher le 17/12/2001

Note: 8.0    

Françoise Hardy, grande jeune fille longiligne aux longs cheveux en cascade, née le 17 janvier 1944 à Paris, signe ces douze titres chez Vogue, maison qui a en en vue d'en faire l'alter ego féminine de son artiste maison Johnny Hallyday. Les arrangements plus que légers du catastrophique Roger Samyn flirtent avec l'inexistant et l'erreur d'orchestration. Mais grâce au morceau éponyme "Tous les garçons et les filles", Françoise Hardy va être instantanément connue, d'une France repliée sur elle même et d'un conformisme bon teint, elle va aussi franchir allègrement les frontières, l'album étant même publié aux Etats-Unis (sous le titre "The yeh-yeh girl from Paris"). "Tous les garçons et les filles"... Déjà l'amour solitaire, l'amour déçu, cette chanson va devenir l'emblème d'une génération qui ne se retrouve qu'à moitié dans le phénomène yéyé. Une chanson dont l'Académie Française ira jusqu'à débattre et qui va permettre à Françoise de vendre plus de disques qu'Edith Piaf, chanson enfin qui laisse entrevoir la sensibilité exacerbée de son interprète, mille fois vérifiée par la suite. Dans la même ligne, "J'ai jeté mon coeur", "C'est à l'amour auquel je pense", "Ton meilleur ami", "La fille avec toi" et le très fort "Temps de l'amour" dont la musique est signée par l'inconnu Jacques Dutronc. Plus léger, "J'suis d'accord", "Ca a raté", "Il est parti un jour", "Oh oh chéri", "Il est tout pour moi", interprétés avec une tonalité presque enfantine, il faut les écouter au second degré ! Françoise a écrit et composé la plupart des morceaux de cet album (un règlement de la SACEM l'obligeant à cosigner les musiques avec Samyn). Grand prix de la SACEM, trophée de la télévision 1963, "Tous les garçons et les filles" dégage déjà la quintessence mélancolique et humoristique (parfois second degré) de Françoise Hardy.