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Hot Tuna

par Francois Branchon le 22/02/2000

Note: 7.0    

Et un live de Hot Tuna, un ! Encore un serait-on tenté de clamer, tant il commence à tarder que Jorma Kaukonen retrouve le chemin de l'écriture et ponde un nouveau "Ice age", accouche d'un autre "Third week in the Chelsea", se fende de l'acte II de "Genesis" ! Et cette fois encore, pas de nouveau morceau à se mettre sous le lobe, tout juste scrute-t-on en salivant, quel titre est repris et quelle va en être la version... Mais, l'absence de nouveauté révèle finalement un (petit) problème de fond devenu récurrent du Hot Tuna actuel : le syndrome Michael Falzarano.

Ce brave garçon, deuxième guitariste du groupe est un bon, un excellent musicien même, mais il n'a aucune idée. Jorma Kaukonen s'en sert de parfait faire-valoir et, par bonté pour services rendus, lui laisse le champ libre sur quelques morceaux. Le hic est que cet intermède survient au beau milieu du set, qui s'en trouve instantanément plombé, coulé par le fond, par des morceaux sans imagination, mal chantés et longs.

Tout commence en effet fort bien, car Jorma Kaukonen et Jack Casady, qui n'ont jamais été aussi bons qu'aux débuts du Hot Tuna électrique (de "Burgers" à "Hopkorv") auront toujours le cœur et le plaisir de se rejouer ces grandes heures-là. "I see the light", "Sunny day strut", "Been so long" et "True religion" (rien moins !) entament ce concert enregistré en 1998 au Furthur, le ranch dans lequel Jorma Kaukonen organise ses stages de musique. Ses deux compositions "mystiques" du temps de Jefferson Airplane ("Embryonic journey" et "Third week in the Chelsea") s'intercalent avec bonheur, puis "Watch the north wind rise" (sa plus belle compo ?), "Funky #7", "I am the light of this world", "Water song" et "Big railroad blues" complètent l'affaire, tous précisément joués dans l'esprit "Burgers", lourds et aériens à la fois, grâce à la guitare du maître, qui même rabâchant un peu ses bons vieux plans (à l'exception du riff nouveau et tuant de "Watch the north wind rise" ) parvient toujours à être magnétique.

Mais hélas comme annoncé, la belle trajectoire du Thon est brisée en plein cœur par "Gypsy fire" et "Just my way", les deux filets dérivant de Michael Falzarano, sa voix sans intérêt et sa guitare bavarde qui insupporte de vide.