Love, god, murder

Johnny Cash

par Francois Branchon le 25/08/2000

Note: 9.0    

Milieu des années quatre-vingt : Johnny Cash est viré comme un malpropre par Columbia. Une façon assez peu digne de traiter un homme dont la plus belle partie de l'oeuvre est parue sur le label, oeuvre de visionnaire qui plus est. An 2000 : l'homme en noir, pas bégueule ni rancunier, supervise quarante années de sa carrière Columbia et la résume en trois albums thématiques, L'amour, Dieu et les mauvais garçons. Johnny Cash, tout au long des années soixante (le faîte de sa gloire) était passé maître dans l'art de réaliser des albums "à thème", des cow-boys aux prisons, du gospel aux histoires d'amour. Les retrouver en partie compilés ici, montre une belle cohérence de carrière. L'album "Murder" (préfacé par Quentin Tarentino) a la force des confessions de dernière heure ("Delia's gone") et est ponctué de raretés, comme ce "Orleans parish prison" enregistré dans une prison de Stockholm en 1972. "God" (préfacé par Bono) rassemble des gospels, chantés de cette patte "non passionnée" et d'une voix presque "noire", appel à l'éternité marqué de petits chefs d'oeuvre, de "It was Jesus" en 1955 à "The kneeling drunkard plea" en 1996. L'album "Love" enfin, préfacé par un long essai de sa femme June, montre qu'en matière de relations amoureuses, le gars Johnny a souvent franchi la ligne jaune. Un coffret qui frise la perfection.