| | | par Francois Branchon le 28/12/2006
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| A chacun son image de Motorhead : au choix 31 ans sans changer de jeans... record de mégawatts sur scène (Angleterre 1987, mur du son ahurissant entendu 15 km à la ronde, le comté entier plongé dans le noir quand tout a sauté en fin de soirée)... défi à la médecine moderne (Bourbon à la pompe, poumons signés Marlboro)... ou tout bêtement musique exacte, selon le vieil axiome de base respecté à la lettre "sex and drugs and rock'n'roll"...
Ce document de la série "Classic albums" répond, par quelques vérités : si Motorhead a traversé intact plus de trente ans de l'histoire du rock, c'est que les trois compères sont restés eux-mêmes, se branlant des modes, fidèles à "leur" concept de base, du rock pur, en triangle guitare-basse-batterie, qui a rencontré son public dès le départ et a assuré au groupe chanceux concerts et conséquentes ventes d'albums, et donc bouteilles et femmes à gros nichons à vie (une vie "Bock'n'roll", comme l'écrivait Jean-Louis Le Touzet dans Libé à l'occasion du concert au Zénith de Paris le 7 décembre dernier). A partir de là (comme dirait Laurent Blanc) pourquoi se prendre le chou ! Et ouais : Lemmy Kilmister et ses potes sont tout sauf stressés, ils sont... cool.
Officiellement genèse de l'album "Ace of spades" (premier jackpot commercial en 1980), le document voit large, passant en revue, commentée par le groupe originel (Phil Taylor et Eddie Clarke), l'histoire complète de Motorhead depuis sa naissance en 1975 ainsi que la vie antérieure de Lemmy chez Hawkwind (période "Space ritual"), avec ici l'intervention de leur ancien leader et fondateur Dave Brock, devenu une sorte de fantôme rigolo aux effrayantes traces de défonce (genre Jean Rochefort hirsute et édenté, creusé par 30 ans de poudre).
Aujourd'hui, Motorhead - comme Led Zeppelin ou Black Sabbath avant lui - a été annexé par des amateurs de hard rock bas de plafond qui confondent énergie et agitation de tignasses, mais Lemmy s'en fout, il a dans ses doigts le petit graal qui fait toute la différence, lui l'inventeur de la basse qui gronde et riffe à la fois (la basse "entièrement rythmique", "le" secret Motorhead) et ça fait bien rire aussi Phil Taylor son allumé de batteur, autre coquin dans son genre.
Pour le plaisir, Lemmy + Phil Taylor et Eddie Clarke nous jouent live dans le studio où a été tournée l'interview "(We are) the road crew" et "The chase is better than the catch". |
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