David live

David Bowie

par Francois Branchon le 27/03/2005

Note: 7.0    

Les rééditions du petit duc blanc se poursuivent avec les deux double albums live parus en 1974 (“David live”) et 78 (“Stage”), seules traces encore à ce jour de Bowie sur scène (si l’on excepte le pirate “Santa Monica 72” réédité en Cd en 1994 sous l’égide de Mainman).

Enregistré pendant les concerts de Philadelphie (juillet 1974) de la longue tournée américaine de plus de six mois suivant la sortie de l’album “Diamond dogs”, “David live” souffrit dès sa parution de mauvaises critiques, y compris et surtout de Bowie lui-même. Le surnommant “David Bowie is alive and well and living only in theory” il ajoutait que la photo choisie pour la pochette lui donnait un air de mort-vivant. On a connu meilleure promotion...

Aujourd’hui, trente et un ans plus tard, excellemment restitué par Tony Visconti en personne (mentor, producteur et preneur de son d’alors), “David live” constitue la photo sonore tout à fait fiable d’un Bowie alors en pleine américanisation de sa musique. Joués par les musiciens recrutés pour "Diamond dogs" et que l’on retrouvera l’année suivante sur “Young americans” (David Sanborn saxophone, Earl Slick guitare, Herbie Flowers basse entre autres...), les morceaux s’enchaînent efficacement. Certains ont pris quelques sales rides (“Watch that man”), la guitare bavarde parfois lourdement (le bonus "Panic in Detroit") mais d’autres envoient encore une bonne énergie, “Sweet thing”, “1984” ou le bien carré “Knock on wood” d’Eddie Floyd. “Rebel rebel” se pare de touches latino, “The Jean Genie” a ce qu’il faut de louche, "Time" s'essaie à retrouver l'ambiance cabaret de "Aladdin sane", quant à “Space oddity”, absent du double vinyle original et on se demande bien pourquoi, il est un concentré à lui seul de prog-rock à mise en scène d’époque, intro acoustique, montées par paliers, voix théâtrale et apparition de l’idole au-dessus de la foule, frissons garantis.

"David live" n'est pas un disque pour découvrir Bowie, mais un témoignage que les fans purs et durs considéreront comme indispensable.
Hormis ses deux titres bonus, la réédition est très soignée, livret, iconographie et packaging. A noter une erreur d’impression dans la track list, “Watch that man” n’ouvre pas le second disque mais termine le premier.