The happiness waltz

Josh Rouse

par Jérôme Florio le 22/06/2013

Note: 8.5    

Mine de rien, on commence à avoir une longue histoire aux côtés de Josh Rouse. Depuis une quinzaine d'années ("Dressed up like Nebraska", 1998), on suit le bonhomme au gré de pérégrinations qui constituent l'essentiel de son inspiration, chaque étape étant l'occasion d'écrire une collection de chansons soignées. Josh s'est installé depuis quelques années en Espagne, d'où il envoie des disques en forme de cartes postales ("Subtitulo" en 2006, "El turista" en 2010) qui ne laissent pas de place à autre chose que la mer, le soleil et la brise marine.

Les premiers mots de "Julie (come out of the rain)" ne pas très flatteurs pour les USA ; pourtant "The happiness waltz" est le disque le plus uniformément soft-rock de Josh Rouse depuis "1972" (2003) et "Nashville" (2005), tous trois réalisés en compagnie de Brad Jones. Le duo cherche et trouve l'équilibre entre americana chromée années 70 (Fleetwood Mac, Steely Dan) et balades suaves : on est à la limite de la recette, mais exécutée avec tant d'adresse et d'allant qu'elle en est irrésistible. On trouvera ici notre compte de chansons rondement emballées par une section rythmique à la fois groovy et détendue ("Julie…", "Simple pleasure", "This movie's way too long"), et cette sensibilité pop qui affleure dans les guitares carillonnantes (Byrds, Smiths) de "The western isles" - qui refait le coup de "Love vibration" ou "Winter in the Hamptons". On ronronne donc de plaisir… avec un chat mélancolique dans la gorge. D'une rare délicatesse, "Our love", "Purple and beige" et "The happiness waltz" témoignent d'un soin que l'on ne rencontre que chez les chansonniers amoureux de leur métier.

"It’s good to have you", "Start up a family" ne veulent rien dire d’autres que ce qu’elles annoncent. "The happiness waltz" – titre parfaitement doux-amer qui résume bien l'ambiance -  est un concentré d'optimisme et de simplicité non feint, érigé en mode de vie, et réalisé dans les règles d'un art auquel Josh Rouse voue un culte à la délicieuse désuétude.



JOSH ROUSE Julie (come out of the rain) (Clip 2013)