| | | par Francois Branchon le 31/03/2017
| | |
| Le neuroscientifique Daniel Levitin démontrait brillamment dans son
ouvrage "De la note au cerveau", à quel point, à l'adolescence, se
gravent dans notre cerveau des références musicales qui vont nous
accompagner toute notre vie. Généralement associées à un groupe
particulier, ou à l'un de leurs albums, les morceaux fonctionnent comme
les clés de serrures secrètes fichées dans notre tête. Une musique
s'empare de nous, à jamais, et pour certains, va même orienter toute la
vie. Ainsi en va-t-il pour moi du premier Doors, premier Lp tout court
d'une longue collection, et marqueur indélébile, révélateur vécu comme
secret d'un monde parallèle jusque là ignoré dont j'avais dès lors les
clés prometteuses. Depuis, de manière presque mécanique, je vais acheter
n'importe quel exemplaire croisé dans un marché aux puces, comme s'il
était d'une certaine manière déjà à moi. Et prêter attention il
va de soi aux rééditions successives, faisant cependant le tri entre
vraies découvertes et simple marketing, les premières associant toujours
l'ingénieur du son génial sorcier Bruce Botnick.
Cette fin mars
2017 marque les cinquante ans de l'album, et la Warner a mis les petits
plats dans les grands, confiant à Rhino et Bill Inglott (et évidemment à
Bruce Botnick), le soin de fêter dignement l'évènement. "The
Doors: 50th Anniversary Deluxe Edition" publié ce 31 mars 2017 est un
luxueux coffret au format 33 tours. Il comprend le déjà connu mix stéréo
de l'album, ici sur support Cd et Lp, remastérisé par Botnick en 2008,un
Cd live des concerts du Matrix eux aussi cinquantenaires (mars 1967) et
eux aussi connus, sauf que les bandes originales ont été retrouvées et
le son à présent honnête. Ce Cd live reprend dans leur ordre original
huit des onze morceaux du Lp (seuls manquent "I looked at you”, “End of
the night" et “Take it as it comes”).
Et enfin, la nouveauté de
taille, le cœur de ce coffret, l'élément que l'on regarde, avide de
promesses et de sensations : la version mono. Et comme on s'y attend,
avec un son compact, tranchant, elle tue : des saturations de guitare de
Krieger en écho au pédalier âpre de Manzarek ("Break on through"), un
ping-pong alerte des deux mêmes ("Alabama song"), une batterie qui
semble s'échapper de toutes parts (“I looked at you”), un Krieger encore
qui extirpe de ses tripes son solo ("Soul kitchen"). Et à l'opposé,
"End of the night" et "Crystal ship", morceaux déjà très spatiaux qui
trouvent une nouvelle amplitude inattendue, vagues mouvantes qui ne
donnent autre envie que s'y noyer. Quant à la voix de Morrison, il
suffit de se contenter de "Back door man", quand elle s'extirpe
plaintive de ténèbres informes, la guitare de Krieger elle aussi
médusée, totalement sous le charme.
NB
: anecdotique en regard, mais bonne surprise, le coffret est
agrémenté de pas mal de photos nouvelles
The
Doors: 50th Anniversary Deluxe Edition
Disque
1 Mix original stéréo
Disque
2 Mix original mono
1.
“Break on through (to the other side)” 2. “Soul kitchen” 3.
“The crystal ship” 4. “Twentieth century fox” 5.
“Alabama song (whisky bar)” 6. “Light my fire” 7. “Back
door man” 8. “I Looked at you” 9. “End of the
night” 10. “Take it as it comes” 11. “The end”
Disque
3 Live at the Matrix, 7 Mars 1967
1.
“Break on through (to the other side)” 2. “Soul kitchen” 3.
“The crystal ship” 4. “Twentieth Century Fox” 5.
“Alabama song (whisky bar)” 6. “Light my fire” 7. “Back
door man” 8. “The end”
LP
Mix original mono
|
|
|